Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
pascal-sombardier.com

Topos et photos sur la montagne hors des sentiers battus, par l'auteur des Randonnées du vertige

La rampe des Ailes au Faraut

La sauvage montagne de Faraut est un univers hors du commun. L'absence de chemins et la confidentialité de ses passages l'ont longtemps réservée aux chamois et à quelques grimpeurs et chasseurs audacieux. Peu de randonneurs s’y aventuraient avant la fin des années 2000. Notre équipe (1) a tracé ici quelques-unes des plus belles randonnées du vertige de nos Alpes : le pas de l’Arche, le Faraut 2383 mla vire du Pierroux, les rampes du pic Ponsin... Mais la rampe des Ailes me paraît posséder une dimension à part. On ne peut manquer de la repérer depuis le Champsaur, surtout en hiver lorsqu’elle est soulignée par la neige, ainsi qu'elle m'apparut tout d'abord. Avant de traîner nos guêtres dans ce domaine encore inconnu (avec Patrick Adam et Laurent Zambon, puis Bernard Mazas), nous nous posions bien des questions : comment l’approcher ? N’était-elle pas barrée par les rebords surplombants d’inquiétantes et énormes cavités ? Le couloir terminal, invisible du bas, n’était-il pas trop raide ? Comme souvent, ce fut une série de bonnes surprises. L’approche d’abord, desservie par un réseau de sentes relativement commodes jusqu’à 1700 m. La rampe ensuite, les grandes baumes se révélant faciles à contourner pour accéder à un cirque large et herbeux, poste d'observation connu des chasseurs de Pouillardencq et du Glaizil. Le couloir terminal enfin, loin d’être aussi raide qu’il en avait l’air, et s’avérant pourvu de sentes de chamois tracées en zigzag et entrecoupées par un seul petit passage d'escalade. En bref, un trip relevant d'une belle logique, qui peut s'enrichir de la traversée des Jumeaux de Faraut, sommets emblématiques et spectaculaires du Dévoluy. Comme beaucoup d'itinéraires dévoluards de ce type, j'ai fait connaître la rampe des Ailes dans Vertiges d'en haut en 2010, et elle est devenue relativement classique depuis (du moins pour les amateurs de ce genre de terrain un peu particulier).

1 - Ceux qu'on appelait "les Dévoluards" sur le site Bivouak.net dont les plus actifs étaient Patrick Adam, François Lannes, Raf Rodon, Catherine Icard, Nicolas Galy, Denis Hory, Bernard Mazas, Jean-Michel Genève, Guilain Debossens, Jean-Marc Jacquet et moi-même. La plupart des itinéraires défrichés ont été repérés par observation sur le terrain ou sur photos, parfois en discutant avec des chasseurs qui connaissent évidemment beaucoup de choses, mais avec qui nous avons aussi partagé des nouveautés. Merci à tous.

Topo par simple clic sur le doc PDF.RAMPES DES AILES-FARAUT ci-dessous :

La Montagne de Faraut vue du Champsaur (plan rapproché photo suivante). Le nom de Féraut, archevêque de Gap vers l’an 1300, fut déformé en Faraut à la suite des guerres de Religion qui ravagèrent la région. 

La Montagne de Faraut vue du Champsaur (plan rapproché photo suivante). Le nom de Féraut, archevêque de Gap vers l’an 1300, fut déformé en Faraut à la suite des guerres de Religion qui ravagèrent la région. 

En rouge, la montée à la brèche de la Chabournasse par la rampe des Ailes. En jaune, le retour par la brèche de Faraut. En violet, le retour vers le virage 1715 m de la piste qui vient de la route du col du Noyer. En blanc, la traversée des arêtes vers le col du Noyer.

En rouge, la montée à la brèche de la Chabournasse par la rampe des Ailes. En jaune, le retour par la brèche de Faraut. En violet, le retour vers le virage 1715 m de la piste qui vient de la route du col du Noyer. En blanc, la traversée des arêtes vers le col du Noyer.

La rampe des Ailes au Faraut
C'est en faisant ces photos hivernales que la rampe, jusqu'alors inconnue hors de la sphère locale, me sauta aux yeux.

C'est en faisant ces photos hivernales que la rampe, jusqu'alors inconnue hors de la sphère locale, me sauta aux yeux.

Durant l'approche dans le cirque des Ailes, la rampe est bien visible au centre, à gauche des Jumeaux. C'est là que s'arrête le réseau des sentes de chasseurs, déjà difficile à trouver (merci Bernard). Après, il faut tirer "dré dans l'pentu".

Durant l'approche dans le cirque des Ailes, la rampe est bien visible au centre, à gauche des Jumeaux. C'est là que s'arrête le réseau des sentes de chasseurs, déjà difficile à trouver (merci Bernard). Après, il faut tirer "dré dans l'pentu".

Premiers gradins dans la rampe des Ailes. D’anciennes clôtures témoignent de l’attrait qu’elle exerça sur les brebis, preuve, s'il en était encore besoin, de l'activité qui régnait jadis dans ces montagnes.

Premiers gradins dans la rampe des Ailes. D’anciennes clôtures témoignent de l’attrait qu’elle exerça sur les brebis, preuve, s'il en était encore besoin, de l'activité qui régnait jadis dans ces montagnes.

Vue plongeante depuis la rampe vers son pied, où l'on aperçoit Patrick Adam, tout petit.

Vue plongeante depuis la rampe vers son pied, où l'on aperçoit Patrick Adam, tout petit.

Sur la rampe, les deux grandes baumes se contournent facilement par la droite.

Sur la rampe, les deux grandes baumes se contournent facilement par la droite.

Le contournement de la deuxième baume donne accès à un petit cirque en haut de la rampe.

Le contournement de la deuxième baume donne accès à un petit cirque en haut de la rampe.

L'endroit est, contre toute attente, plutôt sympathique.

L'endroit est, contre toute attente, plutôt sympathique.

Et de là, on aperçoit enfin ce couloir dérobé, principal point d'interrogation.

Et de là, on aperçoit enfin ce couloir dérobé, principal point d'interrogation.

Pour ne rien vous cacher, avec Laurent Zambon et Patrick Adam (sur la photo), nous avions d'abord effectué le parcours en descente (avec quelques rappels) depuis la brèche de la Chabournasse, histoire d'être sûrs de la viabilité du couloir terminal (bien visible ici) .

Pour ne rien vous cacher, avec Laurent Zambon et Patrick Adam (sur la photo), nous avions d'abord effectué le parcours en descente (avec quelques rappels) depuis la brèche de la Chabournasse, histoire d'être sûrs de la viabilité du couloir terminal (bien visible ici) .

Digression audacieuse de PatdeGap sur des vires à chamois vers le sud. Des chasseurs nous ont ensuite raconté avoir mis une journée pour ramener un chamois mort depuis cette vire. On veut bien les croire.

Digression audacieuse de PatdeGap sur des vires à chamois vers le sud. Des chasseurs nous ont ensuite raconté avoir mis une journée pour ramener un chamois mort depuis cette vire. On veut bien les croire.

Les gradins qui donnent accès au couloir terminal. Laurent est visible au centre.

Les gradins qui donnent accès au couloir terminal. Laurent est visible au centre.

Le haut de la rampe lors de notre première exploration en descente, qui nous surprit par sa relative facilité.

Le haut de la rampe lors de notre première exploration en descente, qui nous surprit par sa relative facilité.

Le début du couloir terminal, plus aisé que nous ne le pensions.

Le début du couloir terminal, plus aisé que nous ne le pensions.

La partie médiane du couloir est un peu plus redressée et comporte même quelques pas d'escalade facile.

La partie médiane du couloir est un peu plus redressée et comporte même quelques pas d'escalade facile.

Vue plongeante sur les derniers passages du couloir avant la brèche.

Vue plongeante sur les derniers passages du couloir avant la brèche.

Sur la crête, vue un peu effrayante du couloir sous la brèche de la Chabournasse. Il fallait y croire...

Sur la crête, vue un peu effrayante du couloir sous la brèche de la Chabournasse. Il fallait y croire...

Les deux Jumeaux de Faraut vus de la brèche de la Chabournasse.

Les deux Jumeaux de Faraut vus de la brèche de la Chabournasse.

Décor permanent durant la montée : le versant sud de la Croix de Queyrière, où se trouve l'arche homonyme que l'on devine au centre gauche.

Décor permanent durant la montée : le versant sud de la Croix de Queyrière, où se trouve l'arche homonyme que l'on devine au centre gauche.

Sur l'autre versant de la brèche de la Chabournasse, vision préalable du parcours qui permet de gravir les Jumeaux (tracés photo suivante).

Sur l'autre versant de la brèche de la Chabournasse, vision préalable du parcours qui permet de gravir les Jumeaux (tracés photo suivante).

Pour cette ascension de l'un ou des deux Jumeaux, voir sur ce blog la page qui leur est dédiée : "Les Jumeaux de Faraut".

Pour cette ascension de l'un ou des deux Jumeaux, voir sur ce blog la page qui leur est dédiée : "Les Jumeaux de Faraut".

Qu'on ait gravi ou non les Jumeaux, l'option la plus simple et la plus rapide pour le retour est de redescendre par le même chemin. Ici, petit rappel dans le passage-clé du couloir terminal.

Qu'on ait gravi ou non les Jumeaux, l'option la plus simple et la plus rapide pour le retour est de redescendre par le même chemin. Ici, petit rappel dans le passage-clé du couloir terminal.

La rampe elle-même se dévale sans difficulté particulière.

La rampe elle-même se dévale sans difficulté particulière.

Passage à nouveau sous les grandes baumes.

Passage à nouveau sous les grandes baumes.

La brèche de Faraut avec les Jumeaux à sa droite. Si l'on est descendu par le versant ouest, on peut revenir sur le versant est en la franchissant. Mais, après la descente de la Chabournasse sur 600 m, il faut remonter de 500 mètres pour l'atteindre ... Et de l'autre côté, il reste plus de 1000 mètres à descendre !

La brèche de Faraut avec les Jumeaux à sa droite. Si l'on est descendu par le versant ouest, on peut revenir sur le versant est en la franchissant. Mais, après la descente de la Chabournasse sur 600 m, il faut remonter de 500 mètres pour l'atteindre ... Et de l'autre côté, il reste plus de 1000 mètres à descendre !

Pour d'autres aventures sur la Montagne de Faraut, cliquez sur les liens ci-dessous :

Et ci-dessous la version de Michel Dagorn sur le site Altituderando, qui a l'élégante habitude de citer ses sources. Merci encore à tous ses collaborateurs.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article